Prétendre l'amer.


               

Prétendre l’amer.




I.                Prétendre l’amer.


1.

je te ferai des poèmes avec les dents
je m'arrangerai les cheveux pour passer le temps
cent un maux de changé.


2.
pantomime de l’esclave
de rêves grossièrement fabriqués 
trois mille n’est l’ère de rien.



3.

retirer d’un côté l’amer et son habitude
la vacuité du paysage de l’asile de nos rêves
en décrocher les étoiles, la grâce et l’intelligence.



4.

Dans l’urgence d’exister
Il ne nous faut rien
Abandonner.



5.

si le désert avance
il est bien le seul
entre nous.



6.

Il y eut tout d’abord l’homme et la femme, et dieu et
Dieu était spectaculaire
probablement. 



7.

l’amour n’est rien
plus qu’une illusion
le consubstantiel et l’âpreté.



8.

la vie n’est pas belle
non
elle est cruelle, et parfois odieuse.



9.

borner ses jugements à la terre
ne rien amputer à personne
ne pas déborder.



10.

ces illusions vaincues amputées au silence
ces maux écrasés - accablants - à rebours
de sa propre faim, la nomade et l’apocalypse.



11.

j’épargne ce monde en vers et d’ustensiles
égoïste et passionnée, je m’engouffre
à en étrangler tout le jour les soleils.



12.

l’amour m’apprit être seule
en approcher la poésie
la vulnérabilité et la soumission. 



13.

à l’envers du quotidien des ombres
ou de l’exaltation de l’infini, il n’y a
d’autre que l’amour, des substituts.

                        *


15.

égoïste, lâche et obstinée
par amour et plus encore
pour le plaisir.



16.

dans le vide et par amour c’est sans plus
en avoir les maux l'exaltation muette
l'infini, l’envers et les ombres.



17.

de l’insolente tristesse du paysage
une ombre triste et insolente
plus lente, plus acharnée et, bouleversante.



18.

je caresse les murs, ce silence et sa tyrannie
où cette chair si exacte est si nue, n’est plus
qu’une ombre, l’impatience ou la solitude.  



19.

Le vertige, les murmures, la gêne
l’abus et la complexité, la pudeur et les revers
la tutelle ou le refuge.



20.

j'étudie l'heur
plein d'arrogance et de prétention il y a l’horreur
fatiguée de ses idoles et la mélancolie.



a.

je cherche un maux
un nouveau jeu
un vert
plus tendre ou plus uniforme



22.

sans plus rien
croire
à moins.



23.

creusons nous
à défaut de ne pas savoir
ni mieux nous baiser.    



24.

des films plein la tête et de mauvais rêves.
renaître de ces cendres sans plus pouvoir s’envoler.
subliminal et monochrome.



25.

du ridicule du poète à ce qui le dévore
je suis
en décembre ce que je pourrai être ailleurs.



26. 

imbécile et éternelle, absurde et mélancolique
maux après maux, heurs après heurs
de l’amour les gouffres, ses négligences et les répétitions.



b.

ne nous donnons pas
tant de mal
et
gardons le cœur
solide.

                        *


II.             Prétendre l’amer.


1.

nous faisons l'amour
prétendant l'amer
de tout submerger
l'avenir, l'oubli, la mer et ses doutes.



2.

je m’en vais
en exagérer la tendresse et la patience
la répétition et la nécessité, l’intransigeance
j’en relèverai chaque détail et l’heur.

*


4.

comme si
tu étais
tout
à côté.


5.

notre instinct n’a plus les grâces
de la nature la légèreté et la souplesse
l’encombrante élégance   
de détails infinis et insignifiants.



6.

vu de loin mon amour
est d’un tout nouvel ordre
j’imagine
à l’autre bout du monde.



7.

combien de fois ai-je vu ton image s’effacer
combien de fois ne me suis-je plus cru vivre
j’étais guéri je croyais pouvoir t’oublier
combien de fois m’as-tu surpris te poursuivre.



8.

distinguer l’origine de sa violence
des paysages comblés par la trahison des gratte-ciels
l’idée d’un monde meilleur ou carcérale
pour en inventer les détails les plus décevants.



9.

la terre
est de plus en plus plate et plus
encore qu’on ne la trouve
bleue.


c.
épater dieu
sans plus
se donner le choix
et choir
invariablement.



11.

tout le mâle en moi se distingue des dieux
abominable et éblouissant monolisme
l’apesanteur se détourne et les plinthes à moitié
étourdi et récurant.



12.

je n'ai dieu
que pour toi et tout le mâle
l’attitude des équinoxes, l’autorité des cataclysmes
ma langue, la nonchalance et les apoplexies.


13.

détachée du ciel maintenant immobile et ordinaire
sereinement collée à ma fenêtre
sans un reflet ni une ombre j’écris
des vers aussi profonds que dociles ou muets.



14.

en inventer les détails les plus troublants  
la nostalgie la plus exquise
en contempler les péripéties, la fantaisie, les bouleversements
à l’envers des villes, de leur périphérie, et du passé des anges.



15.

réclamer encore de ces longs silences
pour mieux en racheter la nuit et en dévorer la chair
en cracher la répugnante nudité, et son procès
la passion et la médiocrité.

*****

20.

du temps qui passe avec les heurs
j’essai
péniblement et lamentablement
de balayer les couleurs de leur propre vide.



d.

trois vers avec adresse mais sans remède
plus bleues que l’enfer, délicate et sans reproche
inimitable, lassée et sans repos
c’est de la statique géométrie des fenêtres ennui et jalousie.
        la statique et la géométrie.



22.

l’on regarde la route
comme de l’histoire ancienne
naturelle et mystérieuse, en vers
et contre tout.



23.

convaincre Jupiter
courir derrière la lune
repêcher les étoiles
dans le désordre. 


24.

des éclipses dont l’ennui
imbécile est éternel
l’abîme et la mélancolie
l’absurde de ses propres rêves.


25.
abuser la nuit de nos souvenirs et de nos aveux
obscène, ridicule, étrange
infini et sans géométrie
le paradoxe et les confidences.



26.

le ciel est tout
aussi éternel qu’ennuyeux, imbécile et absurde
et l’absence et l’abîme
amer ou voluptueux.



27.

de la beauté ses négligences
de ses prières les gouffres
des orages la fatigue
l’absence et l’effigie.



28.

s’amuser de la contreverse de ses vertiges
dégringoler de l’éternelle magnifique et désolante
jusqu’en oublier la lune, l’urgence et notre simplicité
prétendre l’amer de tout submerger.



29.

dieu se devine
seule et désolée et
presque
par hasard.





III.         Prétendre l’amer.




de l’insupportable sensibilité des nébuleuses
l’on photographie des miracles
spectateurs d’infinis et heureux moments d’angoisses
en contres jours de vingt papillons immobiles et incapables
l’on confond le ciel et la terre et sépare le soleil des étoiles
trébuchant sur l’envers de souvenirs magnifiés et pathétiques.

*



nous dénouerons le mystère de ses niaiseries
de son indécence nous bornerons l’essentiel
nous anticiperons les plinthes
imitant leur manières
nous en comblerons les ombres et les doutes. 

*



dompter l’indifférence des horizons
en dérober les subtilités, la délicatesse, les exigences
en emprunter l’innocence la plus magique
les rêves et les frissons les plus obtus, les plus
extraordinaires les perspectives.

                        *



les astres nous dominent et la lune sans le moindre bruit
en déborde le vide, l’amertume et la magie
en aggrave l’abandon, les équinoxes et l’intimité
la symétrie et l’ennui
l’impudeur.

                        *



invincibles et mortels
nous sommes à rebours de l’invisible
l’anachronisme des astres
la disgression nue, douloureuse
et fragile.

                        *



du sursis des ombres
la cruauté aride et l’abjecte ridicule, les rêves
inoffensifs, insurmontables
l’équivoque étrange de ses misérables veilles
l’aveu de sa fragilité, de son insuffisance et de sa grossièreté.

                        *



des étoiles la fatigue, du paysage la tristesse
des astres les répétitions, des heurs le mutisme
et du soleil
les insultes, l’abandon, le silence
les vœux et les regrets.

*



des nuits les tourmentes
fantastiques, des heurs
sombres, tragiques et d’incroyables
maux
        grotesques, infinis, adorés.

                        *



d’indélicatesses, d’abandons et d’ennui
l’atroce équilibre atroce de nos idoles
dominant le silence
        la nudité des murs
l’angoisse infinie de l’éternel.

                        *



l’objection étrange du dénivelé des lunes
        le silence contrarié des astres
        et l’infini quiétude des mouettes
la plus tendre insolence de la beauté
arrachée
doucement à la sobriété de la nuit
des frissons d’amiantes      
les rêves étranglés
des libellules étranges. 

                        *


on se croit libre alors que l'on s'invente
on croit avoir le choix mais, mais l’on se trompe 
à défaut d’élégance nous sommes
tout à fait mauvais, ingrat
génial, plausible ou sans gêne.

                        *



dans l’assurance de ces gestes et leur économie
pour en résoudre l’ombre et l’éphémère
la révoltante passion des étoiles et leur inébranlable patience
le calme infranchissable des pierres, leur inflexibilité,
l’irréfutable insalubrité des ténèbres, et l’apoplexie
seules des parallèles survivre
le sursit des masques et l’assaut d’une prière
à l’acquis de ses blessures
l’instinct de fer et l’extrapolation d’un sourire.

*



de l’intimité des ombres,
leur incertitude et leur inadvertance
du précipité des apparences  
leur difficulté et leur désespoir
du passé des anges
de notre nature aveugle et désolée
nous en aurons dissipé les heurs, les ombres et la soif
las de sa beauté, de ses blessures et convaincu
de son innocence et sa fatalité.
                        *



il ne nous faut ne rien croire
sauf exception et pour le plaisir
ni de l’uniformité du soleil ou de sa mécanique
en déduire un seul vers ; garder sur tout
son sens de l'humour et celui de la repartie.

*



maintenir l’inquiétude infinie des ombres
jusqu’en triompher les parallèles
contre l’instinctive résistance instinctive de nos prières
déranger l’ordre des étoiles, sa nudité, son silence
en prolonger l’apnée, l’ineptie et l’éternité
l’attitude
le nu, l’éternelle et le silence.

                        *



seule
lentement je
la gêne réciproque des machines
l’accessoirisme de nos voisins
des combles la diligence
m’asseoir comme si
je pourrais oublier.

*



je ne suis pas gentille si vous saviez
je bois
et
combien de fois en priant
je me suis blessée.

                        *


sans toi
je tourne
mâle

sans toit
je suis libre
même si j’ai froid.

*



je te servirai
dans de grands vers
ce que je passe le temps
                 mon ennui en plein soleil
                 septembre en attendant. 

                        *



je regarde par la fenêtre et le ciel finir
sans grâce ni conviction
j’aimerai seule
fermer les yeux.

                        *



il est cinq heure
ils passent du Brahms
j'ai peur
de me retrouver
sans plus
un vers.

                        *



je lève mon vers
à ce ciel amer et prestigieux
son insolence et son ingratitude
à tous ces moments d’inquiétude et d’intransigeance 
y dissimulant mon ennui et mes rêves
certain
7 fois de ma propre indifférence.
                       
*


du mensonge de la lune à sa soudaine pâleur
je me contente du spectacle
de la nudité du nombre, de l’égoïsme des étoiles
de l’ennui des astres et de la lâcheté du ciel
j’en crève
les abcès, les chœurs et la géométrie
ses passions et leur procès. 

                        *



c’est en déduire les heurs et l’insolence
c’est en avoir le secret et la garde
en jalouser l’infini et sa précarité

ce n’est parfois plus que son ombre
sur les murs comme si l’éternité venait
une fois de plus
en trahir le mystère
et le calme et l’ennui.

                        *


c’est parfois dans l’ombre et à l’abri seulement
que nous redevenons divins, dociles, et réels
responsables ou dangereux
mystérieux et passionnés
ennuyants.

                        *



c’est être immortel
vulnérables et impuissants
et manquer d’assiduité
se méfier des étoiles
de leur malice et de leurs débordements.

                        *



des conséquences lourdes des menaces du ciel
sans plus rien d’autre à se mettre sous la dent
nous avons toujours osé
ne rien porter en dessous.

                        *



notre innocence n’est plus
que de l’arrogance
n’ayant plus d’ego
que le mépris et l’impuissance
la pauvreté, l’esprit
exécrable, exagéré, extravertis.

                        *



nous ne sommes que l’hologramme
merveilleux et maintenant en danger
maintenant instable
d’images toutes aussi muettes
qu’obscurcies et paradoxales.

                        *



jamais seule ni sans vice
la maladie, l’ennui, les insomnies et les injures
l’ordre
qui n’a jamais de sens je reste
unique, géniale, féroce
et d’érable.

*



conservant les plaintes et ses parures
des jours les handicaps, de la mécanique
les grincements, l’angoisse
invariable, la virginité
décevante mais téméraire
la grimace et le baillons.

                        *



folie d’une part, la solitude
de l’autre, le vide, ses grâces
et leurs déchaînements, l’intime
privilège et son équivoque, une renaissance
inconsciente et cruelle.

                        *



à ces bouteilles qui se vident, à tous
ses vers qui se lèvent
ces moments d'intransigeances et d'euphories
irréfutables et irréversibles
nécessaires et absolus
reformuler d’une part le manque et autrement l’absence
d’un amour vulnérable mais pas impossible.

                        *



du rouge aux lèvres comme si elle était seule
certainement l’homme, probablement dieu
toute la violence du monde sans plus d’artifice 
de l’indifférence des dieux, c’est l’homme en apparence
de la raison et de ses revers, de sa chute à son détachement
c’était une fois l’homme et dieu était spectaculaire
et maintenant les étoiles ne coïncident plus
avec le goût de l’amer et dieu
est un paradoxe l’extravagance.

                        *



la synergie fauve et calcaire d’une poésie à l’horizontale
décortiqués par mes soins, j’entracte et délivre
ce quoi l’on imaginait le moins
le peu qu’il nous reste d’humanité – enfermés dans ce qu’il
   nous reste d’humanité.

                        *


une beauté assidue aux lents regrets    
aux cruels souvenirs trop lentement oubliés
c’est des gouffres alentours, indifférence, incertitude
en déborder les ténèbres
les heurs, l’infini et la géométrie
et la subdiminalité des ombres.

                        *



un monde dont nous autres
ne sommes bien plus
imaginables
et d’inimaginable à genoux
si bien que l’on se retrouve
encore
seul ou dans le vide.

*



quelques secrets dont les charmes sauf l’empire ont été partagé
des ombres silencieuses, la gratuité cruelle et silencieuse
de l’apesanteur, la gravité
d’ombres écrasantes, honteuses et enchanteresses
l’éternité des abattoirs que confesse la délivrance des machines. 

                        *



de la paralysie des latitudes et de ses heurs vermeilles
le divorce des astres amputé au soleil
tricoter pendules et boréales
dont la nostalgie sont précipices

dont la réalité, l’éphémère est la gangrène
la faiblesse, le désespoir, la crédulité, les lacunes
la panique, la chute, l’habitude et la faiblesse
à la beauté inouïe, étrange, entrebâillée

où les ombres traînent, exigeantes et muettes
où les grues s’étranglent
où l’abime de ses souffrance n’en est plus que l’abus
l’angulaire impassibilité, la
simplicité, le nu, l’exigence et le refus.

*



sculptant son ombre, ses rêves et l’éphémère
bousculant ses fantômes, le mensonge et les éclipses
la sensibilité exacerbée, précieuse et nécessaire
en capturer la beauté, la douleur et les veilles
les abandons et le dégradé.

                        *



il n’y a pas d’homme
assez grand pour seulement rêver
d’ennui à l’envers plastique
d’un dieu seule
ou egocentrique.

                        *



l’horreur, le nu et l’ennui
la profondeur, l’oubli, et la tranquillité
les creux, l’immanence, la discrétion
de la nature les éclipses, la liberté, la censure
les digressions

la contradiction, les ombres, et le doute 
la fatigue, la solitude et l’éternité
la certitude et le souvenir 

enfin du mystère
et de notre impuissance, la beauté et les craintes
les exigences et les inepties

et merveilleusement souffrir
notre arithmétique
l’infini d’un visage, l’usurpation d’un regard.

                        *



l’implication de la beauté dans l’insolence de ses larmes
une beauté intacte et inouïe
l’amertume de ses armes ou l’infini d’un sourire

la géométrie exaspérée, magique et douloureuse
où la nature échoue, s’emmêle et suggère une géométrie
bousculée, à l’infini tactile et identique

en ronger les chagrins et les espoirs
la statique et l’illusion
les procès

la tutelle et les entorses
la faim et son indéniable nécessité
sa beauté infaillible et patiente
à rebours de se vide écrasant dont la nomade n’en n’est plus que le nu, le sourire et l’abandon
la pénalité, le sursit, le masque et les armes.

                        *



avant que les anges ne résistent
en corrompre les souvenirs, les siècles et la splendeur 
étranges de soleils  
et convaincue du nombre j’invente
une poésie à l’horizontale
d’émaux et virile.




Z.H.