samedi 29 octobre 2011

Prétendre l'amer, extrait 1/4.

I. Prétendre l’amer.

1.


je te ferai des poèmes avec les dents
je m'arrangerai les cheveux pour passer le temps
cent un maux de changé.

2.

pantomime de l’esclave

de rêves grossièrement fabriqués

trois mille n’est l’ère de rien.

II. Prétendre l’amer.

1.

nous faisons l'amour
prétendant l'amer
de tout submerger
l'avenir, l'oubli, la mer et ses doutes.

2.

je m’en vais

en exagérer la tendresse et la patience

la répétition et la nécessité, l’intransigeance

j’en relèverai chaque détail et l’heur.

*

III. Prétendre l’amer.

de l’insupportable sensibilité des nébuleuses

l’on photographie des miracles

spectateurs d’infinis et heureux moments d’angoisses

en contres jours de vingt papillons immobiles et incapables

l’on confond le ciel et la terre et sépare le soleil des étoiles
trébuchant sur l’envers de souvenirs magnifiés et pathétiques.

*

nous dénouerons le mystère de ses niaiseries

de son indécence nous bornerons l’essentiel

nous anticiperons les plinthes

imitant leur manières

nous en comblerons les ombres et les doutes.

*

dompter l’indifférence des horizons

en dérober les subtilités, la délicatesse, les exigences

en emprunter l’innocence la plus magique

les rêves et les frissons les plus obtus, les plus

extraordinaires les perspectives.

*

les astres nous dominent et la lune sans le moindre bruit

en déborde le vide, l’amertume et la magie

en aggrave l’abandon, les équinoxes et l’intimité

la symétrie et l’ennui

l’impudeur.

*

invincibles et mortels

nous sommes à rebours de l’invisible

l’anachronisme des astres

la disgression nue, douloureuse

et fragile.

*

du sursis des ombres

la cruauté aride et l’abjecte ridicule, les rêves

inoffensifs, insurmontables

l’équivoque étrange de ses misérables veilles

l’aveu de sa fragilité, de son insuffisance et de sa grossièreté.

*

jeudi 27 octobre 2011

Propédeutique, extrait 1/4.

I. 11 poèmes en anglais.

1.

cela ne ressemble à rien

d'autre qu'un je, un numéro,

et maux à maux

ce n’est que de la poésie.

Indeed

l’onomatopée et la renaissance

*

2.

les langues tournent

les heurs changent

seule

je progresse.

*

I. 6 poèmes en latin et en italique.

12.

C’est pour en abréger la mélancolie, et sa mansuétude

C’est revoir le monde en travers un hublot

Un monde creux, sombre, et délimité

C’est être enfin seule dans son aquarium.

*

18.

la vérité peut être

si crue, si morne et pathétique si

bien que la mort

n’en n’est que trop

prompte et écœurante

*

19.

où l’apesanteur est malheureux et les ombres silencieuses.

les rêves infidèles. Et le calme sévère.

et l’absence de surprise ou de syntaxe

un cœur où vert une infraction

il ne peut s’y dissimuler ou s’en déduire.

*

I. 7 poèmes étrangers.

28.

comme si

ne pouvant sourire je feignais

une trajectoire

je bois

*

Celine Hazelberg