I. Prétendre l’amer.
1.
je te ferai des poèmes avec les dents
je m'arrangerai les cheveux pour passer le temps
cent un maux de changé.
2.
pantomime de l’esclave
de rêves grossièrement fabriqués
trois mille n’est l’ère de rien.
II. Prétendre l’amer.
1.
nous faisons l'amour
prétendant l'amer
de tout submerger
l'avenir, l'oubli, la mer et ses doutes.
2.
je m’en vais
en exagérer la tendresse et la patience
la répétition et la nécessité, l’intransigeance
j’en relèverai chaque détail et l’heur.
*
III. Prétendre l’amer.
de l’insupportable sensibilité des nébuleuses
l’on photographie des miracles
spectateurs d’infinis et heureux moments d’angoisses
en contres jours de vingt papillons immobiles et incapables
l’on confond le ciel et la terre et sépare le soleil des étoiles
trébuchant sur l’envers de souvenirs magnifiés et pathétiques.
*
nous dénouerons le mystère de ses niaiseries
de son indécence nous bornerons l’essentiel
nous anticiperons les plinthes
imitant leur manières
nous en comblerons les ombres et les doutes.
*
dompter l’indifférence des horizons
en dérober les subtilités, la délicatesse, les exigences
en emprunter l’innocence la plus magique
les rêves et les frissons les plus obtus, les plus
extraordinaires les perspectives.
*
les astres nous dominent et la lune sans le moindre bruit
en déborde le vide, l’amertume et la magie
en aggrave l’abandon, les équinoxes et l’intimité
la symétrie et l’ennui
l’impudeur.
*
invincibles et mortels
nous sommes à rebours de l’invisible
l’anachronisme des astres
la disgression nue, douloureuse
et fragile.
*
du sursis des ombres
la cruauté aride et l’abjecte ridicule, les rêves
inoffensifs, insurmontables
l’équivoque étrange de ses misérables veilles
l’aveu de sa fragilité, de son insuffisance et de sa grossièreté.
*